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Arkhé, Alter égo

rencontres transformatrices

· transformation,Nettoyage émotionnel,Le Choix,Axe Balance-Bélier,relation à l'autre

En ce premier jour du mois d'octobre 2020, je souhaite te parler d'un sujet qui me trotte dans la tête depuis plusieurs mois déjà. Celui de l'altérité dans la rencontre.

Les mois de confinements nous ont imposés une prise de recul permettant l'analyse de nos relations. ll est intéressant de voir comment nous avons perçu la distanciation sociale, avec qui nous sommes restés en relation et avec qui nous avons apprécié de ne plus l'être.

Et aujourd'hui, comment envisageons nous notre relationnel ?

De tous les témoignages reçus en mai dernier, le sujet était central. Certains ont vécu avec plaisir ce temps de mise en repos relationnel avec l'extérieur et se sont délectés de cette rencontre intime avec eux-mêmes. D'autres, au contraire, ont traversé de réelles souffrances à ne plus être en lien social.

Quel est donc ce rapport que l'on entretien avec l'autre, avec soi ?

Et comment mieux le comprendre qu'en cette période durant laquelle les énergies de la Balance nous invitent par définition, à entrer dans le champs de la relation ?

Et comment mieux le sentir qu'en ce premier jour d'octobre, jour de pleine lune dans l'axe Bélier-Balance, où le soleil met en lumière nos zones d'intimité ?

Nous venons de traverser des mois de rencontre avec nous-même, de reconnexion peut-être, de travail, de mise au point, de découverte de nous-même. Nous avons fait du tri.

Certains s'éveillent à eux-mêmes avec l'étrange sensation de sortir d'un long sommeil. Encore un peu engourdis, ils s'éveillent et entrent dans le monde par la rencontre, la rencontre à l'autre.

C'est le processus perpétuel de nos cheminements individuels. Cycliquement, on se reconfronte à cet autre que soi, à ces autres que nous, qui viennent donner le goût, parfois doux parfois amer, de ce qui existe en dehors de notre cocon personnel.

Mais pourquoi parler d'altérité dans la rencontre ?

Justement parce que l'autre vient nous sortir de notre petit "quant à soi", de notre bulle douillette, de notre cocon.

Il vient altérer les certitudes, les idées qu'on a de nous-même, que l'on porte sur le monde. Il apporte de par son histoire et son énergie une autre manière d'être au monde, de concevoir le monde.

Dès lors cela peut heurter, blesser, troubler, perturber.

Et, si l'on se sentait tout puissant, sûr de soi, indestructible, il se peut que, d'un coup, tout s'écroule, soit ébranlé et que l'on perçoive de la peur, de l'inquiétude, une certaine perte de confiance.

Comme cela est désagréable !

Altérés, nous voilà altérés !

Notre intégrité en a pris un coup ! Notre amour de soi est égratigné. Ca gratte, ça démange, ça gène.

Dès lors que faire ? Comment réagir ? Dois-je rejeter, refouler, me dégager de ce qui vient là me gêner ainsi ?

Dois-je m'intéresser, écouter, m'interroger, m'ouvrir à cette étrangeté que je rencontre ?

Ce qui est certain c'est que dès lors un mouvement s'opère. Nous n'avons plus le choix. D'une manière ou d'une autre, il va falloir bouger.

Ainsi, la rencontre nous met-elle en mouvement.

Et puis, on sait aussi que l'autre nous est nécessaire. Bébé, nous ne pouvons pas survivre sans que le regard bienveillant du parent nourricier ne soit porté sur nous. Nous avons besoin de l'autre. C'est même vital. Nous le savons dans nos tripes, dans notre âme.

Ainsi donc me voilà projeter dans le grand paradoxe de la vie ! Me voilà pris au piège entre le besoin de l'autre et la peur de l'autre ! Entre attirance et répulsion. Entre besoin de protection par la présence de l'autre ou son éviction.

Alors comment se positionner dans ce monde ô combien paradoxal ? Comment peser en quelque sorte le pour et le contre, le bien et le mal ? Entre ouverture et fermeture, y a t'il un juste milieu ?

Il est possible, en effet, de prendre ici plusieurs chemins. Soit imposer sa toute-puissance et écraser, nier l'autre dans ce qu'il a sans doute de sensible et de bon à nous apporter autant que dans ce qu'il a lui-même encore à transformer. Soit, de se laisser traverser, renverser, parcourir par la rencontre et plonger dans ses profondeurs pour aller y découvrir des pépites cachées, des dons non exploités, des compétences à révéler, des blessures à guérir.

La mise en mouvement peut être introspective et transformatrice si elle est acceptation positive-et je dirais même joyeuse-de la rencontre. Et que celle- ci soit douce ou amer, voir agressive ou dangereuse, elle peut-être accueillie dans sa puissance de transformation, de révélation et de résilience. Elle est ce qui permet d'avancer sur son chemin de vie, d'arrêter de se regarder le nombril, de renforcer, équilibrer, restaurer son narcissisme, de soigner ses blessures, d'assumer qui l'on est, de prendre sa place, in fine, dans le monde.

La mise en mouvement se doit donc d'être souple, très souple. Tel le roseau qui ploie sous les rafales de vent, il s'agit de se laisser plier sans rompre et encore moins d'être déraciner. L'adaptation à la rencontre est synonyme de compétence à bien vivre et à bien grandir. L'intelligence relationnelle est une intelligence indispensable à la vie et au bonheur sur Terre.

A l'inverse, la rigidité posturale dans la rencontre donne au mouvement qui en résulte immanquablement, une rigidité adaptative ne permettant pas de trouver satisfaction et réconfort. Jamais. Et le risque est grand de se voir déraciner violemment un jour de tempête de trop !

Etre le fléau de la Balance. Peser, sous peser, chaque aspect de la rencontre. Faire l'expérience. Apprécier les champs d'expérience. En apprendre l'enseignement et finalement trancher, prendre position, tel est ce que vient nous faire traverser ce merveilleux temps de la Balance.

Rester au centre, aligné-e, verticale, ancré-e, inspiré-e, soutenu-e par la Terre autant que par le ciel. Assumer sa place, sa fonction, son rôle, sa présence et l'imposer avec douceur et fermeté, amour et foudre.

L'autre ne nous altère que pour mieux nous aider à être ! C'est sans doute pour cela que nous cherchons tous un alter-égo ! Que j'aime ou que je n'aime pas ce qu'il me donne à vivre, il est celui qui me met en mouvement, me met dans la vie, me nourrit, m'accompagne, me fait réfléchir, chercher. Miroir de ce que je suis comme de ce que je ne suis pas, sans lui je ne sais rien de moi !

Vu sous cet angle, il est bien normal d'aimer notre alter-égo ! Le principal est alors sans doute de ne pas trop lui en vouloir lorsqu'il vient gratter là où ça fait mal !

Je te souhaite une très belle lune dans l'Axe Bélier-Balance !